Sidali DE SAINT-JURS

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mardi 22 juin 2010

Pour faire le portrait de l’Apé

bleu sur blancPeindre d’abord un ciel bleu avec dans sa tête une porte ouverte.[1] Peindre ensuite quelques arbres simples, pas forcément beaux et bien utiles 
au tableau.vert et bleu

Placer ensuite la ruche
 dans un jardin, dans un bois, ou dans une forêt, puis s’asseoir à l’ombre sans rien dire, sans bouger… Parfois l’Apé arrive vite, mais elle peut aussi bien mettre de longues années 
avant de se décider.jaune de ruche Ne pas se décourager; attendre, la vitesse ou la lenteur, la richesse ou la pauvreté n’ont aucun rapport
 avec la réussite du tableau.

Lavande et montagne Quand l’Apé arrive - si elle arrive - observez le plus profond silence ;
attendre qu’elle soit entrée dans la ruche 
et quand elle est entrée
, fermer doucement les yeux, puis effacer un à un tous les bruits alentours 
en ayant soin de ne toucher aucun murmure des ailes de l’Apé.

noir de contoursFaire ensuite le portrait de la ruche 
en choisissant la plus simple des formes. Pour l’Apé
, peindre aussi une flaque d’eau et la fraîcheur du vent 
la poussière du soleil
 et le frémissement de l’herbe dans la chaleur de l’été 
et puis attendre que l’Apé se décide à butiner

Si l’Apé ne se montre pas, 
c’est mauvais signe : signe que le Gaucho et le Régent sont fatal 
pour l’Apé. Mais si elle murmure, c’est bon signe : signe que vous comprenez.

Alors ouvrez tout doucement
 une paupière puis l’autre et contemplez enfin le miroir de l’Apé.

Notes

[1] Inspiré par le poème de Jacques PREVERT “Pour faire le portrait d’un oiseau”

vendredi 7 mai 2010

Aquarelle pour l'Apé

Camps

Les camps ou l’Apé ?

Alors que je quittais la Vallée de Roquevaire pour me rendre à Saint-Jurs, j’avais à l’esprit de remettre la main sur le dossier contenant 365 dessins que j’ai réalisés entre le 23 avril 2003 et le 22 avril 2004. Durant une année complète, chaque matin, à peine réveillé je réalisais « à l’humeur » un croquis au stylo bille pour ne pas avoir à gommer et ainsi assumer pleinement mon geste. J’ai bien retrouvé ce dossier, mais en cherchant j’ai remis aussi la main sur trois carnets de voyage que je croyais avoir perdus. Je les avais enfouis dans un recoin, car ils renferment 4 aquarelles qui m’étaient très perturbantes ; à cette époque, en 2005, je regardais un reportage sur l’hommage aux déportés et j’ai été frappé par la tristesse d’un groupe qui se disait révolté par le déni de la déportation des homosexuels. Je découvrais à cette occasion ce fait historique ainsi que l’obligation qui était faite à ces hommes de porter un triangle rose dont la pointe devait être tournée vers le bas.

Camp - Homo

Cette aquarelle faite sur le vif fut ma manière de reconnaître la déportation de ces hommes.

Camp - Tibet

Le fil barbelé évoque le “Om” son primordial, pour ne pas oublier l’oppression tibétaine.

Camp - Juif Camp - Islam

Ces deux dernières aquarelles beaucoup plus réfléchies expriment l’ambivalence entre le début du message révélé aux juifs et la fin du même message révélé aux musulmans.