Extrait Chapitre 23 Elle surgit de l’oubli :

Dans une vallée située à mi-chemin entre mer et montagne, vit, dit-on, une demoiselle d’une rare beauté. Ce qui fait son charme, c’est la couleur de ses yeux en forme d’amande, l’un vert et l’autre bleu. Intenses et lumineux, ils scintillent au levant et flamboient au couchant. Plus étrange encore, une marque de naissance rouge, entre ses sourcils, semblable à un sceau, apposé là par je ne sais quel chamane ou autre dévot, coquelicot que dissimule une frange. Témoin indélébile, s’il en est, de sa propre nature.

Ses longs cheveux ondulés, mi-bruns, mi-blonds, se parent de fleurs au printemps, de blé en été, de fruits ronds en automne et de coulées de lumière en hiver.
Au matin, comme à la sortie d’un bain, la rosée dessine sur sa peau luisante de délicats mouchetis qu’un vent filou effleure, sous l’azur. Corps enchanteur finement sculpté par monts et vallons et qui fleure bon garrigue et terre labourée. Pour séduire, nul besoin d’artifice, elle se contentait d’être ce qu’elle était, elle-même.

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