Extrait Chapitre 21 Je pensais y arriver tout seul :

C’est un matin de mai que j’ai su, alors que j’écoutais les trois vieux complices assis sur leur banc, ce qu’il me fallait faire pour devenir quelqu’un de remarquable. Cela s’est imposé à moi comme le jour succède à la nuit. J’allais pouvoir attirer l’attention sur l’individu que j’étais, trouver ma place dans la communauté malgré mon handicap, prouver aux autres, que moi aussi j’avais de la valeur, montrer aux gens de la Vallée de Roquevaire, ceux qui m’ont sauvé la vie, que, bien que tordu à l’extérieur, j’étais et demeurais droit à l’intérieur…

onorio

… Lorsqu’on est un enfant, on ne comprend pas très bien les choses que disent les grands. On n’a pas conscience de l’importance de la parole, ou peut-être bien que si, mais sans le savoir vraiment. Car, sans comprendre la raison de leur peur, je sentais bien qu’il se passait quelque chose, sans pouvoir me l’expliquer.