Entre Causse Noir & Causse Blanc

Sumi-e sentier CausseEntreprendre un voyage c’est d’abord choisir sa destination puis envisager son itinéraire et se mettre en mouvement. Je m’appelle Sidali je viens de l’Orient, il s’appelle Jacques il est de l’Occident. L’histoire est pleine d’Orientaux et d’Occidentaux qui se croisent, se toisent, s’affrontent. Notre rencontre eut lieu, à l’image d’un pinceau vertical et perpendiculaire au papier, en plein midi “entre Causse Noir et Causse Blanc”.

J’aime à penser que les Haïkus de Jacques FERLAY, tracés à l’encre noire, se voient dilués par l’eau de mon pinceau. Comme si le Sumi-e déployait sur le papier l’essentiel contenu dans l’écrit. Passant du noir profond de l’encrier au blanc immaculé du papier, je déroule en aplats dilués ce que le poète écrit lui en pleins et déliés.

Sumi-e gorges La Voie de l’encre, pratique que je partage avec Jacques FERLAY, véritable méditation, constitue une voie médiane entre Orient et Occident, entre naissance du jour et début de la nuit. Il m’aura fallu trois années d’approche pour percevoir l’expression du poète et pour tenter de sentir son âme dissimulée “entre Causse Noir et Causse Blanc”. Depuis peu, dans la respiration de ses Haïkus, j’entends battre son cœur.

Sumi-e genévriers Ma perception de la poésie de Jacques passe toujours par une méditation et une longue réflexion. Il me faut voir ce qui est en mouvement et surtout ce qui est immobile. Pour commencer, j’ai remarqué que les haïkus de Jacques tout en nous conduisant “entre Causse Noir et Causse Blanc” exploraient l’univers minéral, végétal et animal. Le fil conducteur est l’élément liquide. Eau qui nous constitue, que draine la terre, que contient le ciel, que délie la plume, que dilue le pinceau.

Sumi-e soudard Pour moi ces Haïkus comme les Sumi-e ne sont pas réalisés dans l’intérêt de l’art pour lui- même, ils sont témoins d’une expression de l’instant, d’un je ne sais quoi qui, en arrière-plan “entre Causse Noir et Causse Blanc”, est à l’œuvre.